La pénurie d’eau au Sénégal a propulsé le pays sur la scène médiatique internationale. Quelles en sont les conséquences sur l’image du Sénégal ?
En raison de la rupture d’un pipeline, la ville de Dakar et ses environs ont été privés d’eau pendant plusieurs semaines, affectant près de 40 % de la population. Les qualificatifs tels que « incroyable, inacceptable, honteux » n’ont pas manqué dans les médias et parmi les Sénégalais pour décrire cette situation.
Cette situation a même attiré l’attention des médias internationaux, en particulier ceux qui couvrent l’actualité africaine. Au-delà du problème lui-même (remise en question du contrat de service, architecture des infrastructures, etc.), quelles sont les conséquences pour l’image du pays ?
En réalité, lorsque l’on parle d’image, on pense d’abord à celle des organisations (entreprises, organismes publics, associations) ou à celle des personnalités. Cependant, les pays sont également concernés. Ce sont des organisations d’un autre genre, et leur image suit à peu près les mêmes règles.
L’image d’une organisation
Rappelons brièvement la définition de l’image, ses principaux domaines de perception et ses composantes. L’image d’une organisation est une sorte de photographie à un moment donné. Elle est donc en constante évolution, mesurée à travers des enquêtes et des études, et caractérisée par différentes lignes de perceptions, telles que :
- Notoriété : être plus ou moins connu.
- Réputation : bonne ou mauvaise, avec des nuances, la réputation s’exprime particulièrement par des adjectifs qui viennent immédiatement à l’esprit des « répondants ».
- Valeurs : Quelles sont les valeurs attachées à l’organisation ?
- Identité : elle est définie par les activités de l’organisation, son histoire, ses membres (population pour un pays) et ses symboles.
- Personnalité : définie par ses actions, les discours de ses dirigeants, par exemple.
Nous voyons que l’image ne se résume pas à la réputation. Elle est additionnelle : c’est la somme des perceptions et des composantes, telles que :
- Institutionnelle : l’image que l’organisation renvoie aux institutions, aux leaders d’opinion (élus, agences gouvernementales, organisations professionnelles, journalistes…). Remarque : une organisation peut devenir une institution.
- Professionnelle : définie par ses activités professionnelles.
- Relationnelle : les différentes relations entre l’organisation et ses parties prenantes.
- Émotionnelle : liens affectifs, capital de sympathie.
En bref, l’objectif principal du travail sur l’image sera de créer, de maintenir une image globalement positive et de développer un capital de sympathie. Nous ne détaillerons pas ici les conséquences d’une image positive ou négative, car elles sont nombreuses.
Une image ternie
Alors, quid de l’image du Sénégal ? À vous de jouer, en vous basant sur les points soulevés ci-dessus, pour définir votre propre image du pays ! Elle sera bien sûr incomplète. Ensuite, si vous n’êtes pas concerné directement, essayez de vous mettre dans la peau d’un étranger, d’un potentiel touriste, investisseur ou entrepreneur. En raison des événements récents (pénurie d’eau et coupures de courant !), diriez-vous que l’image du Sénégal est globalement positive et que vous envisageriez de passer vos vacances ou même d’y investir de l’argent ? Un groupe de représentants du MEDEF (Mouvement des entreprises de France) visitait Dakar pendant la période de la pénurie d’eau…
À notre avis, il est évident que l’image du Sénégal a souffert de cet événement. Le pays a perdu beaucoup de points et est, sans aucun doute, moins attractif… à cause d’un pipeline… La gestion de crise et la communication de crise pourraient être le sujet d’un autre long article, mais elles n’ont certainement pas aidé à améliorer les choses.